Pour agrandir sa surface habitable en gagnant de l’espace disponible dans le grenier, plusieurs solutions sont envisageables, entre modifier sa charpente, changer la pente de toit, ajouter un étage ou abaisser le plancher. Suivez le guide !

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1) Pourquoi transformer la charpente ?

Dans une maison à fermettes industrialisées, le grenier est totalement encombré par les nombreuses fermettes en triangles de la charpente, dotées de fiches et contrefiches formant des « W ». Pour l’aménager en pièce à vivre et gagner ainsi des mètres carrés supplémentaires, il faut modifier la charpente, créer un plancher porteur et isoler la toiture, ce qui coûte moins cher qu’une extension latérale et améliore le rendement énergétique de la maison.

 

2) En quoi consistent les travaux ?

Le principe est de modifier la répartition des charges de la toiture en construisant un plancher porteur et en renforçant les fermettes, avant de retirer les fameux « W ». Mais on ne démolit pas le toit !

On commence par retirer quelques éléments de couverture en partie basse de la toiture pour accéder au comble par l’extérieur.

Puis, on construit un plancher porteur à l’aide de poutres horizontales (dont la section est calculée en fonction des charges) encastrées de pignon à pignon.

Ensuite, on renforce la charpente en doublant les arbalétriers des fermettes existantes, en installant des goussets ou faux entraits dans leur partie haute, et des potelets verticaux de reprise des charges en partie basse, avant de scier les fiches et contrefiches au ras du plancher. Les entraits des fermettes d’origine sont conservés : ils soutiennent les plafonds de l’étage inférieur.

 

3) Quels sont les différents procédés ?

On peut utiliser des poutres-treillis solidarisées par des « V » en acier : posées parallèlement aux entraits des fermettes existantes, elles sont associées à un raidisseur perpendiculaire. Leur portée peut atteindre 12 m de long (pour 54 cm de haut). Tout le poids de la toiture reste ainsi réparti sur les murs périphériques de la maison.

On peut aussi installer deux poutres horizontales en lamellé-collé perpendiculairement aux entraits existants, à environ 2 cm au-dessus de leur niveau pour rendre le plancher indépendant : cela fait perdre quelques centimètres de hauteur sous faîtage, mais on gagne en confort acoustique, et les plafonds existants, soutenus par les entraits des fermettes, ne subissent pas les mouvements du plancher.

Les deux poutres porteuses sont soutenues par des poteaux métalliques de reprise des charges, ce qui allège les murs périphériques. Pour rester invisibles, ceux-ci glissent à l’intérieur de cloisons de séparation ou de placards, à l’étage inférieur. Si c’est impossible, on les remplace par des poutres IPN horizontales de reprise des charges, encastrées de façade à façade, perpendiculaires aux poutres porteuses en bois.

 

4) Comment est fait le plancher ?

Sur la nouvelle structure porteuse, on pose des solives en bois perpendiculaires, à flanc des poutres horizontales (elles reposent sur des tasseaux boulonnés), renforcées par des entretoises perpendiculaires.

Pour gagner de la hauteur sous faîtage, on peut fixer les solives en sous-face des poutres porteuses. Si leur portée dépasse 5 m, les solives sont en métal. On déroule sur le solivage une mousse acoustique avant de poser des panneaux en aggloméré de bois (CTBH) rainurés (mâle et femelle) de 22 mm d’épaisseur (des joints de dilatation en silicone évitent les grincements).

 

5) Comment garantir une bonne isolation acoustique ?

Les poutres-treillis, par leur double membrure, assurent une isolation phonique supérieure par rapport à des poutres pleines. L’indépendance des poutres porteuses, par rapport aux entraits des fermettes d’origine, évite la transmission des sons et des vibrations, tout comme les câbles en acier qui mettent sous contrainte les caissons formés par les solives et entretoises du plancher.

 

6) Pourquoi faut-il parfois changer la pente du toit ?

Il arrive que le faîtage soit trop bas pour une véritable pièce à vivre. Dans ce cas, on augmente la pente du toit pour passer, par exemple, de 30° à 45° tout en conservant la gouttière existante. Le chantier est plus lourd, car il entraîne la rehausse des murs pignons, donc des travaux de maçonnerie et quelques mètres carrés de couverture en plus (on réutilise les tuiles retirées de l’ancien toit pour couvrir le nouveau).

 

7) Comment surélève-t-on un toit ?

Dans le cas d’une bâtisse ancienne dont les murs sont épais, la surélévation, après dépose de la charpente, peut être maçonnée. Sinon, pour des constructions plus légères, on va plutôt opter pour une ossature bois qui limite le surpoids. Une nouvelle charpente vient ensuite coiffer le tout.

Une autre option consiste à mettre en oeuvre l’extension au-dessus de la charpente d’origine. Dans ce cas, après avoir retiré trois rangées de tuiles ou d’ardoises en partie basse de la toiture, on commence par créer un nouveau plancher porteur (avec des poutres horizontales de plus grande section). On élève de nouveaux murs (latéraux et pignons) de 30 cm d’épaisseur au droit des murs périphériques existants, puis une nouvelle charpente traditionnelle avant de démonter complètement l’ancienne.

 

8) Dois-je rénover mes façades ?

De nouveaux murs maçonnés ont pour inconvénient d’entraîner une rénovation totale des façades, car ils doivent être enduits, tandis que les murs à ossature bois peuvent être revêtus d’un bardage indépendant. Mais on peut prendre le parti de profiter de ces travaux pour améliorer le confort de la maison et réaliser une isolation thermique par l’extérieur (ITE), soit avec un isolant en polystyrène expansé revêtu d’une armature et d’un enduit, soit avec de la laine de verre protégée par un bardage.

 

9) Et si je ne peux pas changer ma charpente ?

Certaines charpentes de maisons permettent l’aménagement des combles sans modification de leur structure : fermes à faux entrait, fermes à entrait retroussé, fermes à la Mansart… Mais leur hauteur de faîtage peut apparaître trop réduite pour y installer une chambre ou même un bureau.

Dans ce cas, la solution consiste à abaisser simplement le plancher existant, sans toucher à la toiture. L’ancien plancher démoli, on met en place à un niveau plus bas un nouveau plancher reposant sur des poutres en bois ou en métal (HEA).

Les panneaux en lamellé-collé offrent une portée jusqu’à 5,50 m en 10 ou 12 cm d’épaisseur sur deux appuis, et jusqu’à 6,50 m en 10 ou 12 cm d’épaisseur sur trois appuis.

La dalle forme en sous-face de plancher une élégante alternance de pleins et de vides en raison de la pose en décalé de planches de sapin de 4 x 17,5 cm, de 8 à 11 m de portée.

 

10) Comment créer des fenêtres ?

Pour apporter de la lumière naturelle dans les combles, le plus simple est d’installer des fenêtres de toit (velux) à l’intérieur de chevêtres. Les modèles combinant une partie haute mobile à une partie basse fixe présentent l’avantage d’apporter un maximum de lumière, depuis le niveau du plancher en toute sécurité. .

 

11) Comment assurer l’isolation ?

Pour garantir le confort en hiver et en été, la solution la plus classique consiste à dérouler en sous-face des rampants 20 cm d’épaisseur de laine de verre à l’intérieur d’une ossature métallique, et de la recouvrir ensuite de plaques de plâtre ou de lambris en finition, en ayant intercalé un freine-vapeur.

 

12) Faut-il déposer un permis de construire ?

Depuis le 1er janvier 2012, si les mètres carrés habitables gagnés ne dépassent pas 40 m2, une simple autorisation de travaux suffit. Au-delà, il faut déposer un permis de construire.

Néanmoins, même si votre surface habitable créée est inférieure à 40 m2, le permis de construire est obligatoire si l’aménagement porte à plus de 170 m2 la surface habitable totale de votre maison, et vos travaux doivent être coordonnés par un architecte DPLG. Consultez le plan local d’urbanisme (PLU) en mairie pour vérifier la hauteur de faîtage à ne pas dépasser (7 m en général).

 

13) Combien ça coûte ?

Le coût d’un aménagement de comble est de 600 à 800 € TC le m2 de plancher (soit le m2 de plancher créé, et non pas le mètre carré habitable selon la loi Carrez). Par exemple, des travaux pour la création de 63 m2 de comble, dont 20 m2 dits habitables, d’un coût total de 45 000 € TTC, reviennent à coûter 714 € TTC le m2 plancher et 2 250 € TTC le m2 habitable. Ce coût inclut les frais d’aménagement de base tels que l’isolation, la création de fenêtres de toit, l’escalier, l’électricité, mais il exclut tous les travaux optionnels : salle de bains, peinture, revêtement de sol, etc.