L'isolation phonique ou acoustique consiste à minimiser la propagation du son dans la maison. Le son traverse l'air sans difficulté (propagation aérienne). Il traverse également les objets solides (propagation solidienne).


 

Elle prémunit contre ces deux types de transmission et propose 4 réponses adaptées:

  • Fenêtres et vitrage : Contre les bruits extérieurs « aériens », en provenance de la rue ou du jardin.

  • Portes : Contre les bruits intérieurs « aériens », d'une pièce à l'autre (le son de la télévision, par exemple).

  • Murs et cloisons : Contre les mêmes types de bruit qu'avec les portes.

  • Planchers intermédiaires : Contre les bruits solidiens, d'impacts ou de chocs, intérieurs, d'un étage à l'autre (les bruits de pas, par exemple). Également contre les bruits « aériens » d'un étage à l'autre.

 

Isolation phonique et thermique

Isolation phonique et isolation thermique sont sensiblement différentes : la technique de pose et les matériaux ne sont pas nécessairement les mêmes.

Il est cependant possible de concilier les 2 et de n'effectuer qu'un seul chantier d'isolation.

Principes de l'isolation phonique

Pour freiner la propagation du son, il faut utiliser ou bien l'absence totale de matière (le vide), ce qui est très difficile à obtenir, ou bien une paroi inerte.

Plus une paroi est lourde, plus elle va être inerte du point de vue phonique. Un mur épais en pierre transmet très peu le son. L'énergie contenue dans l'onde sonore n'est pas suffisante pour le faire vibrer. Une dalle en béton sur terre-plein ne transmet pas non plus les vibrations sonores horizontalement. L'énorme masse de terre qui se trouve sous la dalle l'empêche de vibrer facilement.

  • Pour s'isoler des bruits, il faut donc en principe utiliser des parois lourdes. Les murs, les cloisons, les portes et les vitres doivent être le plus lourd possible. C'est le principe de la masse.

  • Il existe une alternative efficace à l'utilisation de parois très lourdes. C'est le principe du masse-ressort-masse. Deux parois (doubles portes, doubles fenêtres, mur-contrecloison, cloison-doublage, plafond-faux plafond) désolidarisées entre elles par un « ressort » (isolation souple, air). La première paroi vibre mais ne transmet pas la vibration à la deuxième.

  • En ce qui concerne les bruits aériens, cette barrière au son doit être continue. La moindre interruption peut annuler l'isolation de la paroi. C'est le principe de l'étanchéité. Encore plus que pour l'isolation thermique, le traitement doit être sans pont phonique.

 

Mesurer l'isolation phonique

  • L'isolation phonique d'un matériau se mesure en dB(A).

  • On parle d'indice d'affaiblissement acoustique : il rapporte l'intensité sonore mesurée après la paroi à l'intensité sonore mesurée avant la paroi.

  • Le (A) signifie que cette mesure prend en compte la plus grande sensibilité de l'ouïe humaine aux hautes fréquences (par rapport aux basses fréquences).

La réglementation de l'isolation phonique

Un seuil de 35 dB (A) ne doit pas être dépassé, pour un confort acoustique minimum dans un logement.

Depuis le 1er janvier 2000, tous les pays de la Communauté européenne doivent utiliser les mêmes indices, élaborés par le Comité européen de normalisation, afin de caractériser les performances acoustiques des produits (en décibels = dB).

  • Dans un logement construit entre 1970 et 1996 : le logement est soumis à la réglementation acoustique de l'arrêté du 14 juin 1969, qui fixe les valeurs de niveau sonore maximal pour les planchers, cloisons séparatrices et équipements. Le niveau sonore maximum est de :

    • 35 dB(A) dans les pièces principales ;

    • 38 dB(A) dans les cuisines, salles de bains, WC.

    • L'isolation du sol assure un maximum de 70 dB(A) perçu dans chaque pièce principale.

    • Les équipements du bâtiment ne doivent pas dépasser 35 dB(A) en général, et 30 dB(A) pour l'ascenseur, le vide-ordures, la chaufferie, le transformateur.

    • Dans les cuisines, aucun équipement ne doit dépasser 38 dB(A).

Ces normes ne correspondent plus aux exigences actuelles en matière de confort phonique. Cependant, un propriétaire mettant en location un habitat de ce type est en règle...

  • Dans un logement construit avant 1970 :

    • Aucune réglementation n'était alors fixée sur le plan acoustique. Vous êtes donc libre de réaliser des travaux de rénovation selon votre propre exigence de confort.

    • Dans le cas d'une location, vous ferez part de ce désagrément à votre propriétaire qui pourra effectuer des travaux. En cas de refus, vous êtes en droit de lancer une procédure judiciaire visant à démontrer que le logement est « impropre à sa destination ». Le propriétaire se verra dans l'obligation de faire les travaux nécessaires.

 

Isolation thermique :

 

Par où commencer pour l'isolation thermique de sa maison

Selon l'Ademe, la chaleur s'échappe d'une maison mal isolée à :

  • 30 % par les combles et la toiture : c'est la priorité en termes d'isolation ;

  • 25 % par les murs ;

  • 10-15 % par les vitres et fenêtres ;

  • 7-10 % par les sols.

Le projet d'isolation thermique prendra donc en compte les différents éléments du bâtiment : murs, portes et fenêtres, toiture, sols et planchers intermédiaires.

Bien mener son projet d'isolation thermique

L'isolation thermique est la clé du confort thermique.

Un projet d'isolation thermique, pour réussir, devra être conçu avec une vraie cohérence d'ensemble : il ne suffit pas d'ajouter épaisseur d'isolant sur épaisseur d'isolant, car cela coûte cher et peut avoir une efficacité limitée au final.

Il est donc recommandé de :

  • prendre en compte la réglementation ;

  • faire faire un bilan thermique ;

  • prendre le temps de bien comprendre les principes de la conductivité et de la résistance thermique, et de l'inertie thermique et l'effusivité des matériaux ;

  • traquer les ponts thermiques, qui sont un élément essentiel de tout projet d'isolation.

Il est également intéressant de considérer la possibilité de l'isolation thermique par l'extérieur, qui offre de grands avantages en termes de simplicité technique et de performance par rapport aux ponts thermiques.

Bon à savoir : l'article L152-5 du Code de l'urbanisme prévoit que l'autorité compétente peut faciliter l'obtention de l'autorisation administrative pour les travaux d'isolation, en dérogeant aux règles du PLU « relatives à l'emprise au sol, à la hauteur, à l'implantation et à l'aspect extérieur des constructions ».

 

Isolation thermique et écologie

À la base, par les économies de chauffage qu'elle permet, l'isolation thermique a généralement un impact environnemental positif. Dans cet esprit, le Grenelle de l'environnement va conduire à partir de 2012 à la généralisation de la norme BBC (bâtiment basse consommation).

Cependant, il est possible d'aller plus loin avec l'isolation répartie, la construction en bois, et même le bioclimatisme ou la habitat passif.

Quel type d'isolant thermique ?

Si vous voulez la synthèse : comparatif matériaux d'isolation thermique.

  • Isolant minéral : laine de verre, laine de roche, verre cellulaire, perlite, vermiculite et argile expansée.

  • Isolant naturel : liège, fibres de bois, chanvre, fibres de lin, laine de mouton, plumes de canard, fibres de coco, panneaux de roseaux, ouate de cellulose, laine de coton, paille, torchis, toiture végétalisée.

  • Isolant synthétique : polystyrène expansé, polystyrène extrudé, polyuréthane, mousse phénolique.

  • Isolant mince.

  • Isolant nouvelle génération : brique monomur, bloc monomur pierre ponce, bloc monomur en argile expansé, béton cellulaire, coffrage isolant, panneaux isolants sous vide (PIV), aérogels et peinture isolante.