La manière d’envisager nos lieux de vie a été bousculée ces dernières années. Nombreux sont ceux qui parmi rêvent d’espaces de vie gorgés de lumière, ouverts, propices aux échanges et créateurs de convivialité. Oui, mais voilà, les biens offrant de tels espaces sont rares et nécessitent la plupart du temps des travaux supplémentaires. La solution ? Repenser les espaces de votre habitation actuelle en abattant certaines cloisons.

 

                 1- Comment reconnaître un mur porteur?

Un mur est porteur lorsqu’il participe à la structure (même si elle peut également être constituée de poteaux et de poutres) de la maison en reprenant des descentes de charges. Sa situation et sa résonance vous apportent un premier indice. Un mur de façade est, en règle générale, porteur, mais un mur intérieur perpendiculaire à la façade peut l’être aussi (refend). Y frapper avec le doigt produit un bruit mat, à la différence d’une cloison séparative, qui renvoie un son creux. L’épaisseur peut être également une bonne indication : au-dessous de 15 cm, le mur n’est pas porteur. Une cloison en carreaux de plâtre, servant de séparation, ne mesure que quelques centimètres.

En cas de doute, faites appel à un professionnel du bâtiment qui, en examinant les lieux, saura vous dire quels murs sont porteurs et ce qu’ils soutiennent.
Que vous fassiez vous-même les travaux ou que vous vous adressiez à une entreprise, que vous habitiez un immeuble ou une maison individuelle, que vous soyez propriétaire ou copropriétaire, vous allez devoir entreprendre un certain nombre de démarches pour obtenir l’autorisation de percer ces murs.

 

                      2- Les éléments techniques : un point essentiel

Outre la nature des murs et leur caractère porteur ou non, un autre paramètre à prendre en compte est la présence d'éléments techniques dans le mur que l'on souhaite abattre. Le mur peut en effet receler des conduites de gaz, des câbles électriques ou encore des dispositifs de chauffage, de ventilation ou de climatisation.

Et il faut également savoir qu'il n'est pas rare de découvrir des surprises de ce genre dans les maisons anciennes, à l'image de conduites de gaz dont on ne soupçonnait pas l'existence et dont le démontage va entraîner un coût supplémentaire non prévu à l'origine.

C'est pourquoi il est conseillé d'anticiper ces découvertes dans son budget avant de commencer les travaux.

 

                        3- Si vous êtes propriétaire, un permis de construire peut s’imposer

Être propriétaire d’une maison individuelle est le cas le plus simple. Si vous souhaitez percer ou agrandir une fenêtre – ce qui modifiera l’aspect extérieur –, il vous faut remplir une demande de permis de construire.

La mairie vous fournira les informations concernant les contraintes à respecter dans votre commune et le plan local d’urbanisme (PLU). Vous devez également effectuer cette demande de permis dans le cas où les modifications intérieures des structures porteuses s’accompagnent d’un changement de destination des pièces, et donc d’une augmentation de la surface habitable hors œuvre nette (Shon) ayant des répercussions fiscales. Un garage, par exemple, que vous désirez transformer en pièce de loisirs et qui nécessitera une ouverture dans un mur intérieur de la maison.

 

                        4- Si vous êtes copropriétaire, mieux vaut consulter un bureau de contrôle

En immeuble, les choses se compliquent, car vous allez toucher à la solidité générale de l’édifice, et donc à sa stabilité. Consultez le règlement de copropriété afin de savoir si la modification n’est pas interdite. Puis, avant de soumettre votre demande au syndic de copropriété, contactez un bureau de contrôle.

Cet organisme, totalement indépendant, ne percevant pas de commis­sion sur la réalisation des travaux, est constitué d’ingénieurs qui se chargent, au vu des plans existants de votre logement et de l’immeuble ainsi que du dessin que vous aurez fourni, de certifier que votre projet ne fragilisera pas le bâtiment et que sa mise en œuvre est conforme aux règles de l’art. Ce qui suppose que vous retrouviez ces plans ou qu’un professionnel soit à même de vous expliquer comment cet immeuble a été construit, comment il “tient”.

Si vous obtenez une réponse favorable, ce bureau de contrôle va confirmer les dimensions de l’ouverture ou en imposer d’autres, et venir visiter au moins une fois le chantier, car il engage sa responsabilité. En revanche, il ne saurait être responsable de la mise en œuvre. Il peut également refuser de vous suivre dans votre projet. Son intervention est facturée à la journée ou à la demi-journée ; comptez environ entre 500 et 800 € HT la journée.

 

                     5- Envisagez de vous faire assister par un bureau d’études

Maison ou appartement, si vous ne vous sentez pas capable de réaliser le dessin de vos transformations, vous pouvez être tenté de consulter un architecte : sa fonction est de concevoir le projet ; il n’est pas dans ses cordes d’effectuer les calculs de ferraillage, c’est-à-dire de déterminer l’emplacement des renforts dans les parties que vous allez affaiblir. Pour cela, il fera appel à un bureau d’études structure qui, à son tour, fera valider ses calculs par le bureau de contrôle, s’il s’agit d’un appartement. Vous pouvez aussi vous adresser directement à un bureau d’études structure, qui assurera alors la mise en œuvre du chantier.

 

                    6- Les conséquences à prévoir

Une fois le mur cassé, il est également important d'être conscient de l'impact au niveau du revêtement de sol. Il est généralement nécessaire de refaire le sol afin de recréer une harmonie entre les deux pièces. De même au plafond, où le fait de casser un mur aura des répercussions esthétiques certes faciles à reprendre s'il s'agit d'enduits ou de peintures, mais nettement plus compliquées à rattraper dans le cas de moulures au plafond par exemple.

C'est pourquoi il convient de prendre en compte tous ces paramètres lorsque l'on souhaite casser un mur afin d'agrandir sa pièce de vie.

 

                   7- Veillez à bien vous assurer

Il est théoriquement conseillé de souscrire une assurance dommages ouvrage, mais ces contrats sont chers et votre professionnel est assuré. Il faut surtout savoir que si votre bâtiment a été construit il y a moins de 10 ans, en réalisant vos travaux d’ouverture, vous risquez d’invalider les garanties décennales en cours couvrant la stabilité de l’ouvrage ainsi que son étanchéité. Avant de signer un devis, demandez à la société de vous présenter son attestation d’assurance pour vérifier qu’elle comporte bien une clause pour les cas où elle touche “aux éléments porteurs concourant à la stabilité ou à la solidité du bâtiment et tous autres éléments qui leur sont intégrés ou font corps avec eux”.

 

Aussi, si vous avez un tel projet, nous vous invitons à prendre contact avec un courtier de La Maison des Travaux. Il saura vous orienter vers un professionnel expérimenté qui sera en mesure de vous aider à mener à bien votre projet, conformément à vos attentes et à vos besoins.