• Situation et description de l'élément constructif concerné

La maçonnerie de pierres est généralement constituée de deux parements de moellons assemblés et liaisonnés ou non. La nature et les dimensions des pierres, les aspects de taille, l’épaisseur des murs, la présence ou non de pierres traversantes dites boutisses et les sollicitations extérieures (poussées, pressions, déformations…)sont des facteurs de l’évolution statique du bâtiment.

  • Description du problème rencontré et des causes de la pathologie

Le changement de la nature du sol des fondations, les mouvements différentiels, les tremblements de terre et les surcharges sont les sources principales des problèmes rencontrés sur les murs en pierre. Etant donné que les murs en pierre se caractérisent par leur rigidité, les dommages apparaissent sous forme de fissures, décollement des parements de pierre voire par la séparation des murs perpendiculaire aux angles des bâtiments. Ces dégâts peuvent mettre en cause la stabilité de la structure du bâtiment en provoquant l'effondrement éventuel du mur ou l'écroulement intégral de la construction. Le traitement des problèmes rencontrés au début de leur apparition et/ou identification est indispensable pour prévenir leur développement.

  • Description de la méthode d'entretien et/ou de réparation

Une des méthodes de réparation des problèmes liés à l'inclinaison, au décollement et à la séparation des murs aux coins du bâtiment consiste à renforcer les murs par l'ajout d'un système de chaînage.

Le chaînage doit être posé sur le couronnement du mur. Pour le faire, il faut :

1. Consulter un ingénieur civil et/ou un expert en restauration des bâtiments anciens. Il fournit le détail du ferraillage nécessaire pour orner le béton selon l’état et la taille du bâtiment.

2. Selon le type de bâtiment, on peut couler le chaînage en tête de mur en surélevant le bâtiment de la hauteur du chaînage ou en démontrant une partie de la maçonnerie pour garder la même hauteur et la même forme.

3. Dans les deux cas, il est nécessaire de dégager les surfaces des matériaux de la maçonnerie pour se garantir une bonne

accroche mécanique. C’est l’essentiel dans le cas de chaînage sur un rampant (pignon par exemple).

4. L’exécution du ferraillage doit se faire sur les indications de l’expert avec un soin particulier pour l’assemblage à l’angle du

bâtiment : voir schéma liaison d’angle. La longueur de recouvrement des fers est au minimum 50 fois le diamètre du

fer utilisé.

5. La pose du coffrage garantit 3 cm d’enrobage des fers. Il faut également vérifier l’espace vide utile à la réflexion des enduits s’ils existent. Un habillage en placage de pierre peut être nécessaire sur les mouvements de pierres appareillées : les dimensions du coffrage doivent en tenir compte ou le placage peut servir de coffrage.

6. Après nettoyage, dépoussiérage et humidification, un béton de ciment dosé au minimum à 350 kgs de ciment pour 1 m3 de mélange à béton peut être coulé dans le coffrage. Eviter les bétons trop fluides. Vibrer pour une meilleure résistance.

7. Eviter un séchage trop rapide en protégeant du soleil et en humidifiant 1 ou 2 jours.

8. Décoffrer et vérifier le dimensionnement du béton selon les finitions voulues.

9. Pour une meilleure finition, dans tous les cas où le chaînage est visible, poser un revêtement de pierre en placage sur le profil de celui-ci.

 

ATTENTION ! A éviter...

- Eviter les surépaisseurs de béton, gênantes au point de vue esthétique.

- Dans des bâtiments importants de plusieurs niveaux, des liaisons mursplanchers

peuvent être crées quand on coule des dalles de béton.